Prétentieux ? Oui sûrement. Optimiste peut être, mais pour une fois !
L’inconnu derrière la colline n’est pas forcement pire, il sera simplement différent ; du moins, pour ceux qui sauront et pourront s’adapter, après avoir compris et admis que seul le changement est constant.
Même si l’avenir n’est pas la projection du passé dans le futur et qu’un simple grain de sable, une idée, une météorite ou un brin de folie, peuvent changer le cours de l’histoire, les mêmes causes produisent souvent les mêmes effets. Il est donc plus prometteur d’ausculter le passé que les entrailles d’un poulet ou les discours sans fondement de nos élites politiques ce qui revient au même, pour imaginer les futurs possibles.
Cette écoute du bruit du futur n’empêche pas de revisiter et de remettre en questions des théories « établies » comme celles de Tesla, ou autres grands savants qui découvraient la science avec leurs prismes et les outils de l’époque. Cela permet de prendre conscience que l’on sait encore peu de chose de bien des techniques et que tant reste à découvrir.
Et c’est bien de ces découvertes et de leurs applications que viendront le ou les rebonds salvateurs pour l’économie mondiale.
Pourquoi :
Parce que c’est écrit (Mektoub).
Parce que le monde bascule et que le 21 Sc sera Asiatique.
Parce que cette « crise » n’est guère différente de toutes celles qui l’ont précédées et donc, modélisable.
Parmi ces plus grands qui y ont laissé leur vie et un début d’explication, il y a Nikolaï Dmitrievitch Kondratiev dit, Kondratieff, que Staline a fait fusilier, peut être pour avoir démontré que le communisme n’était pour rien dans la croissance de l’époque !
(nommé le tableau des cycles de Kondratieff)
Mais c’est Joseph Schumpeter qui, le premier dans « Business Cycles » 1939, attribua ces cycles économiques à la dynamique spécifique de l’innovation. Schumpeter spécifiait également déjà que le progrès technologique n’est pas linéaire et se développe par sauts et ruptures qui créent de nouveaux marchés et cycles de développement.
Cette analyse donne des interprétations, comme celle ci dessous qui me parait la plus actuelle et la plus lisible à ce jour. Elles démontrent, que notre salut devrait venir, une fois de plus, de la technologie. Tout comme la chimie a nourri le monde au 20 ème siècle, les OGM et les nanotechnologies le feront au 21 éme. Certes, la technologie n’est pas tout et ne peut pas tout ; il faut aussi un environnement « géostratégique et sociétal » favorable.
Or, l’avènement des gazs et pétroles de schiste aux USA, (certes à un prix écologique que rien ne justifie), ainsi que les nouveaux gisements en eaux profondes ou sous les terres arctiques en cours de dégel, devraient rendre les USA autosuffisants et tirer les cours vers le bas malgré la demande continue des pays émergents.
Où :
Probablement partout, ou presque. Certes de façon disparate et décalée dans le temps, mais même si une fois encore les USA sont certainement les mieux placés pour en être le moteur et les précurseurs, les cartes sont mieux distribuées cette fois ci. Nous ne devrions plus avoir à faire à une relance monopolistique des USA mais plutôt multipolaire à l’image du monde actuel.
Malgré quelques ratés, ou déraillements, de leur « TGV » ou « Airbus» aux yeux bridés, la Chine avec 20 millions d’étudiants et l’Inde avec 16, sont bien tous les deux sur la voie de l’innovation. Le Monde du 27/01/13 annonçait que des chercheurs Chinois créent des objets fantômes.
Le nombre de leurs dépôts de brevets, le double des USA en 2011, est un bon indicateur avancé qui confirme ce passage de l’ère de la copie servile qui, associée aux bas couts et coups bas, leur a permis de devenir l’usine du monde, à celui de compétiteur technologique.
Seuls les pays musulmans où l’obscurantisme génère dorénavant une relation ambiguë avec la science, sont à la traine sur ces points critiques,
Les USA, restent et demeureront toutefois probablement les leaders d’une autre forme de guerre, économique celle là. Ils possèdent pour cela les meilleurs outils, structures et surtout la culture pour faire éclore les innovations du futur et les industrialiser à l’échelle mondiale avec un « time to market » des plus courts. Les dernières adaptations de leur industrie automobile sont là pour finir de convaincre.
Les couts de l’énergie aidant, construire une automobile ne revient pas plus cher aujourd’hui aux USA qu’en Chine (source : Patrick Artuis challenges N°328).
Certes, ils n’ont pas Floranges, la CGT, les industries du 19eme siècle à subventionner à fonds perdus, ni l’E.N.A !
Chez nous La différence de productivité est plutôt à rechercher du coté de la lourdeur de notre administration castratrice. Pour exemple, les greffes des tribunaux de commerce, aussi inutiles que débordés, mettent 6 semaines à éditer la sacro sainte autorisation de commercer qu’est le K-Bis, alors qu’il suffit de 3 jours ouvrés pour l’avoir dans sa boite aux lettres en Allemagne ou en Suisse !
On ne s’étendra pas non plus sur « les impôts société » qui, en dehors de leurs différences de taux sont uniquement proportionnels aux résultats en Allemagne quand en France les taxes forfaitaires et fixes arrivent à faire que X% de zéro, ne fasse pas zéro !
Les Allemands ont compris les mouvements tectoniques en œuvre et n’ont pas cherché à nager à contre courant en se révoltant contre la mondialisation. Au contraire ils en tirent profit par le jeu des alliances. Ils ont pour cela mis en œuvre l’aménagement de leurs infrastructures ; une voie ferrée à flux important fera de l’Allemagne le point d’entrée pour l’Europe des produits chinois, et des liaisons haut débit avec l’inde en fera le hub informatique des logiciels et sous traitance informatique.
Ajouté à cela leur omniprésence sur les marchés d’Europe de l’Est, ou encore le partage intelligent avec les chinois des marchés de la machine outil ou de l’automobile par le savoir faire différenciateur et le prix, et l’écart entre l’Allemagne et le reste de l’Europe devient fossé !
L’intelligence d’adaptation et l’intégration des évolutions en cours, chères à Darwin, restent en économie également la meilleure chance de survie de l’espèce.
C’est ni plus ni moins qu’une vision stratégique du futur, qu’il nous manque depuis de Gaulle.
Comment :
Nous l’avons vu probablement grâce aux innovations et ruptures technologiques à venir et à la baisse du coût de l’énergie, mais surtout aux ruptures technologiques dans les énergies elles mêmes. Certes, le schiste est une avancée technique, mais certainement pas écologique ni durable et encore moins sociétale ; mais ce n’est pas ce que l’on peut appeler une réelle rupture technologique.
En revanche, de vraies ruptures, se préparent. Elles sont généralement désignées sur le net, « d’énergies libres », et par moi d’ENC sous le nom déposé « d’Energies Non Conventionnelles » ®. Elles sont le fruit de découvertes, (ou de redécouvertes), de lois physiques comme celle de Tesla. Agrémentées ou non de nanotechnologies elles permettent de produire de l’électricité ou de la chaleur quasiment sans rien ou avec un coefficient supérieur à 1 (appelé de ce fait « machines over unit »). Elles utilisent pour cela les champs magnétiques, des réactions chimiques ou physiques Elles sont à même de redistribuer complétement les cartes économiques, sociétales, géopolitiques et géostratégiques de ce monde et peut être de sauver la planète de l’asphyxie au carbone qui la guette. C’est la portée de ces révolutions qui sera probablement leur principal frein et ennemi ; même si une autre révolution, celle du « savoir à la portée de tous » qu’est internet, limitera les blocus politiques et oligolistiques pour leur diffusion.
Quand :
Aujourd’hui, à l’échelle de l’univers, mais tout de même demain pour nous. Les versions civiles, tout comme la fusion froide de Rosi, sont d’ores déjà annoncées à la commercialisation malgré les problèmes restant à lever.
Et pourtant :
Cette poussée d’optimisme, mesurée et analytique, n’écarte pas pour autant la montagne de dangers qui nous guettent et qu’il nous faudra bien traiter, au mieux. Chacun de ces risques peut rebattre définitivement les cartes de cette belle histoire qu’est l’humanité et plus largement celle de notre terre. Je ne viens pas d’effacer d’un trait la profonde récession dans la quelle nous rentrons et qui engendrera son lot de misères et de violences.
Nous vivons un changement d’équilibre mondial qui pose problème. D’un coté, ces populations qui aspirent légitimement à accéder aux commodités et à l’élévation de leur niveau de vie et de l’autre l’Occident qui n’entend pas céder le moindre pouce de pouvoir ni renoncer à son mode de vie écologiquement destructeur. Et pourtant, il nous faut bien partager la même terre. Alors 8, 10, ou 15 milliards d’habitants sur terre peu importe, là n’est pas la question. La vraie question, c’est comment allons nous gérer cette problématique, non pas pour faire durer notre terre et ses ressources 10, 50 ou 100 ans de plus, mais bien pour la rendre durable et éternelle.
Les conflits religieux pourraient donc laisser leur place ou servir de faire valoir à ceux pour accéder à ces ressources en eau, nourritures ou terres arables et habitables. La géopolitique du pétrole sera remplacée par une géopolitique de la survie écologique dans des « hypers conflits complexes». Les ennemis seront non définis voir non matérialisés, multiples et protéiformes dans des alliances ponctuelles à géométrie variable.
Cela n’en reste pas moins un super challenge et une époque fabuleuse qui se prépare pour la génération à venir. Du moins pour ceux qui sauront comprendre que ces nouvelles industries remplaceront, après les avoir progressivement asphyxiées, celles du siècle dernier dans lesquelles il est inutile et ruineux de continuer à investir. C’est le miracle de la vie pour les entreprises comme pour les hommes...
Le grand défi consiste donc à regarder et comprendre, de façon non anxiogène, ce basculement du monde pour mieux l’accompagner.
A oui ; et la France dans ce rebond ?
Je pense que chacun a son idée, que je lui laisse.
Pour ma part, je sais quoi recommander à mes enfants ou aux jeunes entrepreneurs et mon post du 26/02/12 en PJ « du devoir de désobéissance économique et entrepreneuriale, entre Londres et Vichy il faudra choisir », n’a malheureusement pas pris une ride, mais seulement une loi de finance complexe et anti créatrice de valeur en plus.
Cela n’empêchera pourtant pas nos régions les plus dynamiques et notamment la Bretagne qui a les ressources et la culture d’être « belle, prospère et ouverte sur le monde », au sein d’une Europe qui tirera probablement sa force de la régionalisation dans la différence et l’harmonie des peuples pour la paix.
Quoi qu’il en soit : « science sans conscience restera ruine de l’âme ».
Thierry
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