Triple colère après la perte de 13 militaires en opération au Mali

Ce n’est pas la nouvelle perte de 13 frères d’arme qui me révolte, car ça c’est du domaine de la douleur et de la tristesse, et fait partit du contrat, mais bien la trahison de nos gouvernants.

Première trahison : La meilleure façon de perdre une guerre est de ne pas avoir compris qu’elle avait commencé, puis de ne pas comprendre la finalité et la philosophie de l’ennemi pour y adapter sa réponse, surtout en cas de guerre asymétrique. Et cette guerre qui ne dit pas son nom l’est typiquement asymétrique, tant sur le terrain, 3 hélicos et deux mirages pour un pick-up et quelques mobylettes, que dans son concept. Or, face à un ennemi qui joue plusieurs cartes, et surtout celle consistant à utiliser les faiblesses de nos démocraties molles, nous sommes en total décalage de finalité, de concept et de stratégies, tant coté hard que soft power.

Concernant le commencement de cette guerre, elle ne date pas du 29 juin 2014 lors de l’auto-proclamation d’Abou Bakr al-Baghdadi chef de l’EIIL comme calife, pas plus que des premiers méfaits l’Al Qaida, mais bien du 23 aout. Je parle là de la nomination d’Omar (Umar) comme premier « commandeur des croyants » le 23 aout… 634. Date qui peut être considérée comme celle du début de la volonté d’expansion totale de l’Islam sur terre en tant qu’objectif premier et affirmé. Celui-ci, porté par les branches intégristes de cette religion, a pris des chemins divers jusqu’à la situation actuelle dont la mort de nos 13 soldats n’est malheureusement qu’un épisode. Notre erreur mortifère consiste simplement à ne pas vouloir l’admettre bien « que cela soit, écrit, dit et fait ». Cet avantage de clarté qui nous est offert mais que nous nous refusons idéologiquement à admettre est pourtant aussi réaliste que celui des plans de développement économique chinois, qu’ils suivent au millimètre d’une « présidence » à l’autre, et qui nous expliquent depuis plus de vingt ans comment ils vont s’y prendre pour dominer le monde. Autre type d’hégémonie, dont l’occident naïve est aussi la victime désignée.

Voici pour la finalité, concernant la philosophie de cet ennemi historique elle réside dans l’utilisation de tous les moyens pour arriver à ses fins dans le cadre d’une guerre totale, selon la définition de Clausewitz, mixant la violence extrême et la taqîya (dissimulation) tel que décrite elle dans « le livre des ruses », écrit cent ans avant Machiavel !

Sur le côté « hard power » auquel nos interventions au Sahel comme en Syrie répondent, on peut se poser la question de l’adéquation de notre stratégie guidée par nos valeurs. S’il faut se méfier de ne pas tomber dans le travers qui consiste par finir de ressembler à ce et à ceux que l’on critique ou que l’on combat, et s’il est toujours aisé de critiquer à postériori et depuis son salon ou un plateau tv les choix stratégiques fait sur le terrain, on peut toutefois légitimement se poser la question de savoir si notre réponse est la bonne. Déployer de tels moyens semblant disproportionnés pour traiter un si petit objectif alors qu’une frappe de drone ou de chasseur aurait pu suffire, quitte à devoir assumer quelques « dégâts collatéraux » est interpellant, surtout aux vues du triste résultat dû aux risques inhérents et permanents propres à ce type d’opération. Peut-être que la question philosophique se pose comme elle s’est posée quand la France, pour des raisons idéologiques ou d’éthique a fait le choix, sur lequel elle vient de revenir par évidence, de n’acheter que des drones non armés nécessitant ainsi en cas de découverte d’objectifs à traiter l’envoi d’une patrouille de Rafale ou de Mirage. Au-delà du coût financier et des moyens humains et matériels à engager, celle-ci arrive souvent trop tard ou fait prendre des risques supplémentaires aux opérateurs des forces spéciales au sol. Sans tomber dans le travers des américains qui frappent à tout va avec leurs drones et de façon contre-productive pour qui voudrait « conquérir le cœur et les esprits » des populations locales, peut être pourrait on abandonner un peu de notre côté chevaleresque et naïf pour mener nous aussi une guerre totale avant qu’il ne soit trop tard, si ce n’ai déjà le cas, face à un ennemi qui n’a pas de limite, même si, comme l’a inopportunément admis François Hollande nous nous permettons quelques éliminations ciblées hors cadre juridique international.

Si par ailleurs, nous partons du principe que cette guerre que nous menons a pour finalité de protéger notre territoire des actes de violence commis par les mêmes ennemis en les éliminant ainsi préventivement, et ce, au-delà de protéger les populations africaines d’une soumission par la violence à cet intégrisme dans des états faillis et corrompus faisant le lit du terrorisme, on se doit de se poser la question de notre réponse face à leur « soft power » déployé en plein jour chez nous ? Celui-ci se traduit par une communication prêchant le rapprochement des peuples, la tolérance, la mixité, mais aussi l’infiltration des instances de pouvoir ainsi que médiatiques et l’imposition dans les faits du voile comme de la viande hallal dans les cantines ou autre burkini. « Le tout est plus que la somme des parties ». Car malgré tous les efforts et les résultats de nos services de renseignements concernant le deuxième front de ce combat à mort, je pense humblement que là aussi nous ne nous battons pas avec les bonnes armes. En effet, alors que ces dernières pertes humaines sont celles correspondant au côté « hard power » de l’action au combat de cette puissance maléfique, d’un autre coté notre tendance collective « bobo-gaucho-humaniste » et notre couardise politique laissent des mosquées salafistes ouvertes en France. Pays qui par ailleurs n’a plus de frontière et voit arriver des milliers de clandestins parmi lesquels il y a probablement des « barbus » qui se sont rasés et que nous n’avons pas éliminés au Sahel ou en Syrie, qui s’infiltrent pour l’acte deux de leur combat qui fera encore une fois des morts en plus dans nos rues. Quand comprendra-t-on, ou plutôt quand nos politiques auront l’intégrité et le courage de le dire et de fairece qu’il convient sans craindre de déclencher une guerre de religion ? Guerre qui de toute façon est en cours depuis presque deux siècles.

Je pourrai ajouter comme raison à cette première colère la réponse pour le moins « un peu molle » des musulmans modérés qui sont pourtant les premières victimes de cette interprétation extrémiste et criminelle des paroles du prophète. Mais là aussi, la tolérance de nos dirigeants face au noyautage intégriste des instances religieuses représentatives est coupable et irresponsable. Ainsi les frères musulmans viennent-ils de constituer à Paris ce 18 novembre le conseil européen des imams, filiale de la FOIE pour Fédération des Organisations Islamiques en Europe représentante officielle des intérêts des musulmans européens. En gros une OPA sur l’Islam d’Europe, surement pour aider au rapprochement des peuples dans l’amour de son prochain !

Seconde raison de ma colère : Même si quelques pays européens contribuent, un peu, à la logistique au Sahel, dont des hélicos anglais, tous devraient y envoyer des forces spéciales ou autres combattants et pas seulement des policiers ou des casques bleus, des moyens matériels et, contribuer financièrement à cet effort qui profite à tous. La zone Sahel c’est 4 à 5 fois la France, on y a environ 4.500 hommes et pas assez d’hélicos pour les opérations spéciales, donc malgré quelques belles opérations les salafistes s’approprient les villages. Devant la dangerosité de cette menace globale pour notre existence et notre liberté, tous les pays européens devraient consacrer 2% de leur PIB à leur budget de la défense, affecté en priorité à cette cause collective sous la forme d’un plan Marshal. Et tout particulièrement l’Allemagne dont l’industrie a largement contribué à son budget excédentaire sur le dos des pays du sud et qui a unilatéralement ouvert toutes grandes ses frontières, donc celles de l’Europe, à une immigration massive et incontrôlée. Allemagne qui avec la même éthique protestante vendait à la Grèce durant la crise économique des produits de première nécessité… des sous-marins ! Dans le cas contraire on devrait déduire nos coûts de l’opération de notre contribution financière au budget européen. Parce que quand on regarde une carte, si le Sahel tombe, la Tunisie suit et la frontière suivante, c’est Marseille puis Berlin !

Sauf à oublier la célèbre phrase « qui tiendra l’Afrique, tiendra l’Europe » et que cette guerre, qui s’étend du Sahel au Bataclan, est celle de notre civilisation.

Et enfin troisième trahison : Les relations incestueuses de notre pays et de notre classe politique avec les monarchies du golfe et leurs émirs. Au début de ce conflit lorsque nos forces s’apprêtaient à « traiter » des objectifs dans le nord Mali après une course poursuite, deux avions C130 Qataris ont emporté « nos cibles » dans les airs non pas vers un tribunal, ni vers les 72 vierges qui les attendaient avec impatience, mais vers des cieux plus cléments ! Émir du Qatar qui menace d’annuler sa commande de 490 véhicules blindés français Nexter, pour près de 2 milliards d’Euros, si le président du « PSG » est jugé à l’issue de sa mise en examen pour corruption active par le juge Van Ruymbeke. « PSG » qu’ils se sont offert comme l’Arabie Saoudite s’est offert « le Dakar » en tant qu’outil de soft power et de propagande pour promouvoir leur tolérance de façade à coup de milliards et de désastres écologiques.

La main qui reçoit est toujours en dessous de celle qui donne.

Et enfin, nous nous devons d’avoir également une pensée pour les soldats maliens, nigériens, burkinabais et mauritaniens qui se battent à nos côtés, et que j’espère nous n’abandonnerons pas à leurs sorts comme nous avons abandonné nos supplétifs au Vietnam, en Algérie, nos interprètes afghans et les kurdes derniers de cette trop longue liste !

Mais également une pensée, d’un autre type, pour les trous du cul qui ont récemment profané à Paris des monuments honorant la mémoire de ceux qui donnent leur vie pour que tous puissent aller au cinéma, emmèner leurs enfants à l’école, porter de jupes et penser librement. Tout cela n’a pas de prix mais un coût, celui de l’honneur.

En Attendant, cette réaction qui ne viendra pas, et pendant que notre pays continuera de perdre les meilleurs d’entre nous, nos dirigeants politiques ne manqueront pas de jouer sur l’émotion pour instrumentaliser ces décès à des fins électorales et pour parfaire la lobotomisation du bon peuple comme l’a lamentablement tenté Yannick Jadot au parlement européen avant de se faire ridiculiser par le président.

https://www.latribune.fr/entreprises-finance/industrie/aeronautique-defense/le-patron-du-psg-mis-en-examen-le-qatar-pres-de-renoncer-au-vbci-de-nexter-833925.html

https://actu.orange.fr/politique/soldats-francais-tues-au-mali-yannick-jadot-recadre-par-le-president-du-parlement-europeen-magic-CNT000001lHtzf.html

Thierry

Tenancier du café du commerce du Jour D’Avant.

www.lejourdavant.org

La lettre du café du commerce du Jour D’Avant est une lettre électronique publiée gratuitement à un rythme variant selon l’humeur du rédacteur et des événements. Elle ne peut en aucun cas être assimilée à des conseils d’achat ou de vente de valeurs mobilières restant sous la seule responsabilité du lecteur. Les opinions ou commentaires formulés, ne constituent en aucun cas des recommandations personnalisées en vue de réalisation de transactions, pas plus que des opinions politiques.

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